Rebelote! Philippe Stassen reprend le contrôle de produits de la cidrerie Stassen, six ans après avoir racheté l’entreprise familiale à Scottish & Newcastle, avant de la revendre, en 2012, au géant brassicole et leader mondial cidricole Heineken. Ce faisant, il quitte Aubel pour s’implanter à Bierset, à un jet de pierre du tarmac de l’aéroport.
Interview de l’Aubelois, qui rachète trois marques : Kidibul (jus de pomme gazéifié), Vintense (vins sans alcool) et Vivaro (vins aromatisés). Des produits qui continueront à être fabriqués à Aubel, mais dont la commercialisation sera assurée par Philippe Stassen et six personnes, dont ses deux enfants et quatre qui quitteront Stassen pour intégrer Néobulles, Kidibul et Vivaro, les trois nouvelles sociétés créées par Philippe Stassen.
- Vous partez à Bierset, votre berceau. Aubel y perd ?
« Ce changement, c’est une bonne chose pour Aubel. Les trois marques que je reprends n’étaient pas stratégiques pour Heineken, explique Philippe Stassen. Il y a des mois que nous étions en discussions. Les produits que je rachète représentent un volume de 5,5 millions de litres, dont 4 environ pour le Kidibul, pour un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros. Mais il est convenu que la production restera à Aubel pour au moins 5 ans. La volonté est d’augmenter encore les volumes. On n’achète pas pour en faire moins… La famille Stassen reste bien présente à Aubel. Si Philippe, le désormais ex-directeur de la cidrerie jette l’ancre à Bierset, Jean-Pierre, son frère, continue à diriger le centre de recherche et développement, dont Heineken fait son point névralgique pour le cidre, un marché sur lequel il est leader mondial avec quelque 12 millions de litres produits l’an. »
- Pourquoi Bierset en particulier ?
« Il fallait trouver des bureaux pouvant nous convenir. Et puis, comme société commerciale, à Bierset, nous sommes plus proches des autoroutes et de Bruxelles. Mais je ne dis pas qu’on ne va pas revenir à Aubel. C’est le début d’un long cheminement. On commence un puzzle… L’objectif est d’ajouter d’autres marques à celles que nous vendrons, pas forcément en provenance du giron d’Heineken. On pourrait les inventer ou les acheter. Je suis très fier de retrouver les trois marques que j’avais créées et qui risquaient d’être délaissées. J’ai 54 ans et j’aurais pu décider de ne plus rien faire. Mais Heineken est venu me trouver et je me lance ce nouveau défi…»
(Une information de SUDINFO+ du 30 juin 2014).